Diminution de la consommation d’eau et de combustible grâce aux déchloraminateurs du centre de balnéothérapie

De nouvelles technologies au service des économies d'eau et d'énergie

Les chloramines sont des « déchets » issus du chlore qui sert à la désinfection des eaux de baignade. A forte dose, les chloramines sont responsables des odeurs chlorées dans l’air des piscines et de la sensation de picotement sur la peau ou dans les yeux lors du contact avec l’eau des bassins. C’est pourquoi la réglementation impose que leur concentration soit inférieur à 0.6mg/L d’eau. Les taux sont mesurés quotidiennement lors du fonctionnement du centre de balnéothérapie et l’Agence Régionale de Santé les contrôle aussi mensuellement. 
Deux déchloraminateurs ont été installés sur le circuit d’eau des bassins du centre de balnéothérapie afin de détruire les chloramines grâce à une lampe UV. Ceci a pour effet de diminuer le taux de chloramines dans l’eau : il est passé de 0.5mg/L à 0.2mg/L dans le bassin extérieur entre décembre 2022 et décembre 2023. Cela améliore donc le confort et l’expérience des baigneurs, mais ce dispositif a aussi permis de diminuer la consommation en eau et en combustible de chauffage du centre de balnéothérapie. 


 

Dans quel contexte cette bonne pratique s'est-elle installée ? Quels étaient les objectifs poursuivis ?

Jusqu’alors, pour que l’eau des bassins du centre de balnéothérapie ait une concentration en chloramines inférieure à 0.6mg/L, il y avait 2 leviers d’action afin de maintenir la concentration sous ce seuil :
- La sensibilisation des baigneurs au fait qu’ils doivent rentrer propres dans l’eau, en insistant donc sur la nécessité de prendre une douche avant l’accès aux bassins. Ce levier d’action reste toujours d’actualité. 
- Le renouvellement de plus d’eau des bassins que ce qu’impose la réglementation : à la fin d’une journée 60 à 100L d’eau par personne s’étant baignée dans chaque bassin étaient renouvelés contre les 30L minimum fixés par la réglementation. Ceci entraînait une surconsommation d’eau et d’énergie pour chauffer l’eau nouvelle à la température des bassins. Le déchloraminateur a permis de revenir à un renouvellement d’eau de 30L. 
 

Le développement du projet en détails

Cette bonne pratique a été initiée par le responsable technique du centre de balnéothérapie à qui cette solution et ses effets bénéfiques ont été présentés par un commercial de l’entreprise installant ce type de dispositif. La commune a financé ce dispositif qui a coûté environ 20 000 €. 

Quelles ont été les difficultés rencontrées ?

Il n’y a pas eu de difficultés rencontrées. Une entreprise a installé les déchloraminateurs en une journée en décembre 2023. 
En termes de maintenance technique, il faut une fois par an nettoyer la gaine de quartz et changer la lampe UV, ce qui revient à 1 500 € environ. 
 

et après ?
Et après ?

Quel est votre retour d'expérience ?

Cette solution a permis de diminuer les odeurs de chlore dans le centre de balnéothérapie. 
Elle a aussi permis de diminuer la quantité d’eau à renouveler chaque jour de 60% pour le grand bassin et de 30% pour le bassin extérieur entre décembre 2022 et décembre 2023. 
Étant donné qu’il y a moins d’eau renouvelée chaque jour, cela se traduit aussi par une diminution de la consommation de combustible qui permet d’alimenter le système de chauffage des bassins. En effet l’eau en hiver arrive à 8°C et doit être chauffée à la température des bassins comprise entre 17°C et 34°C selon les bassins. Donc si plus d’eau ayant déjà la bonne température est conservée, cela diminue la consommation énergétique car il y a moins d’eau fraîche nouvellement arrivée à chauffer. Ainsi, en décembre 2023 la consommation du combustible pour le chauffage a diminué de 30% environ par rapport à celle de décembre 2022. Il est à noter que cette diminution n’est qu’en partie due aux déchloraminateurs, car elle est aussi due à la mise en place en juin 2023 d’un système de supervision des températures et des pièces du système de chauffage du bâtiment. Cette diminution de la consommation en combustible pour le chauffage occasionne des économies financières qui permettent un retour sur investissement en seulement quelques années. 
Les seuls « inconvénients » de ce système (à nuancer avec tous les bénéfices apportés) sont que la consommation de chlore est un peu plus élevée (du fait de la destruction des chloramines), et que la consommation électrique augmente car les lampes UV (87W et 3000W) doivent être alimentées en continu. Mais ceci peut être compensé par d’autres mesures globales : dans le cas du centre de balnéothérapie cela a été fait en programmant les horaires de fonctionnement des hammams de façon plus fine et adaptée aux besoins.