• Journal SOMMETS

Rencontre avec Marina FERRARI, Ministre des Sports

A l’occasion de la parution du journal SOMMETS, Marina FERRARI, Ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative a répondu aux questions de l’ANMSM pour aborder plusieurs sujets notamment la sécurité sur les pistes et les JOP d’hiver 2030.

A la lumière des résultats de l’enquête ANMSM « Les grands défis des stations de montagne de demain », quels enseignements en retirez-vous pour les stations ?

J’ai pris connaissance avec intérêt de l’enquête de votre association sur les grands défis des stations de montagne.

Si je devais n’en retenir qu’un chiffre, je dirais que c’est celui des 64 % des répondants qui considèrent la diversification des activités touristiques comme essentielle, afin de garantir une attractivité sur toutes les saisons et de limiter la dépendance au ski.

Pour certaines stations, la période hivernale représente 80% du chiffre d’affaires de l’année. Cette dépendance peut constituer une vulnérabilité. La sagesse populaire veut que nous ne mettions pas tous nos œufs dans le même panier. Il convient donc d’étendre les ailes de saison et de travailler à une offre estivale de même qualité que ce que nous proposons l’hiver.

De surcroît, 69 % estiment nécessaire de repenser le modèle économique local pour préserver les emplois et assurer la vitalité des territoires face aux changements en cours.

Cette enquête est la bienvenue et permet d’alimenter la nécessaire réflexion autour de l’avenir de notre modèle montagnard à l’heure de la transition écologique. Nos stations sont des laboratoires de l’adaptation au changement climatique.

La sécurité sur les pistes est une priorité portée en particulier par la Fédération Nationale de la Sécurité et des Secours sur les Domaines Skiables. La formation pisteur-secouriste en est un des leviers. Pour autant les professionnels attendent depuis 2012 la signature ministérielle de textes destinés à sanctuariser le Brevet National pisteur-secouriste. Qu’en pensez-vous ?

J’ai eu l’occasion d’aborder ce sujet au Salon des maires, en octobre, avec votre président Jean-Luc Boch. Je découvre cette problématique. C’est un sujet que nous partageons avec le ministère de l’Intérieur, puisque ce brevet serait en lien avec les activités de la sécurité civile. Mes équipes et moi-même allons-nous rapprocher du ministère de l’Intérieur afin de trouver les voies et les moyens d’un accord sur ce texte, qui est dans l’intérêt de chacun.


Le COJOP a adopté récemment son budget pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver des Alpes Françaises 2030. Quelles seront selon vous les principales retombées pour les stations de montagne françaises ?

Les Jeux olympiques et paralympiques Alpes françaises 2030 seront une formidable vitrine de nos massifs français. La France fait partie des rares destinations en capacité d’accueillir dans d’excellentes conditions des Jeux d’été et des Jeux d’hiver.
Notre pays s’érige comme une destination de référence dans l’accueil des grands évènements sportifs internationaux. Au-delà des retombées économiques, je souhaite que ces Jeux soient une grande fête populaire permettant aux plus jeunes de découvrir ou redécouvrir les sports d’hiver. Je souhaite qu’à partir de ces Jeux l’on puisse parler d’une « Génération 2030 » comme on le fait pour la « Génération 2024 ».

Ces Jeux doivent aussi permettre de développer la pratique des publics prioritaires à l’instar des plus jeunes. Je tiens à saluer à ce titre l’objectif porté par Eric Brèche, président du Syndicat national des moniteurs de ski français, d’aider, en 2030, 100 000 enfants à partir en classe de neige. Mais il faudra aussi porter une attention toute particulière aux personnes en situation de handicap. L’accessibilité ne peut pas être mise de côté pour ces Jeux.
En tant qu’ancienne ministre déléguée chargée du tourisme, je veille à ce que ces Jeux visent aussi à promouvoir nos destinations montagnardes dans l’ensemble de nos massifs pour une clientèle française et internationale. Une stratégie de promotion touristique sera mise en œuvre pour accompagner les stations.

J’en suis convaincue et je le redis : ces Jeux laisseront un héritage durable.


Ce que j’aime particulièrement à la montagne ? 
Ce que j’aime à la montagne, c’est d’abord la forêt. J’y pratique le ski de fond, dans un calme presque absolu, entourée de paysages époustouflants qui invitent au ressourcement. C’est un lieu qui réveille en moi une forme de « madeleine de Proust », tant les sensations y sont familières et apaisantes.

Mon plus beau souvenir montagne ?
J’ai grandi au pied du Mont Revard. Tous les dimanches, été comme hiver, nous montions en famille pour pique-niquer, jouer, skier. Ces moments simples, joyeux et répétés ont façonné mes plus beaux souvenirs de montagne.

Ma prochaine envie de montagne ?
J’y retourne d’ailleurs très régulièrement. C’est une station à l’esprit profondément familial, où j’ai encore des proches que j’aime aller voir. C’est toujours un plaisir d’y revenir, comme un retour aux sources.